Un voyage raffiné entre viande et poisson.

Avant de flatter les papilles du monde entier, le vieux moulin fournissait de l’électricité au village. Ici, le temps s’arrête pour une parenthèse tout autant patrimoniale que gourmande. Après avoir œuvré pendant plus de vingt ans dans des brigades prisées de Bruxelles, Frédéric Murati fait des crochets par sa région natale nantaise, et par un restaurant de luxe en Charente. Puis il tombe sous le charme du cadre qui l’accueille aujourd’hui, en se découvrant une immédiate complicité d’objectifs avec Valérie Gautherot, directrice depuis 25 ans du Moulin de l’Abbaye, dont le complexe, outre le restaurant, comprend deux bistrots et trois unités hôtelières. D’emblée, Frédéric parvient à conserver l’étoile Michelin obtenue dès les années 80. Des menus à l’aveugle, où l’aventure gustative suppose une confiance bienveillante dans les talents du chef, déclinent des allers-retours de la terre à la mer. Son plat emblématique est le « veau limousin servi avec une béarnaise au homard et des frites à la graisse de bœuf ». Un alléchant amalgame des régions parcourues par ce créateur tout en nuances.

Par Hervé Brunaux